L'argument
La poésie de Johannes Kühn n’est ni abstraite, ni hermétique. Tout artifice, toute affectation lui sont étrangers. Il fait au contraire place aux mots de tous les jours et élargit ainsi le champ poétique. On pourrait lui appliquer la formule de Mireille Gansel, traductrice et poétesse :
“ Savoir remettre ses pas dans ceux qui mènent à la source des choses simples. ”
Vincent Joël est né à Château-Thierry en 1944.
Il traduit de la poésie allemande depuis plus de 30 ans.
Il a notamment traduit Joachim Sartorius, Johannes Kühn, Robert Gernhardt, Peter Härtling, Dieter Gräf, Durs Grünbein,etc.
L'extrait
Ne suis-je pas semblable au lièvre ?
Ne suis-je pas semblable au lièvre
qui se tient dans son gîte sous la haie
et tout autour suit du regard le chasseur,
la crainte de la mort dans les yeux ?
Je suis semblable à cet animal,
que le brin d’herbe caresse,
la guêpe divertit,
l’air printanier apaise,
les cloches rendent heureux
avec leurs sonneries en mai
de bonne foi.
La mort n’est-elle pas mon chasseur,
dont je ne sais
d’où elle s’approche.
Le jardin réconforte encore
avec son enclos,
même si humer des fleurs en ombelles
ne laisse flotter en moi que peu de plaisir et de courage.
Données techniques
Johannes Kühn
A l’aune de l’herbe
Poésie
Traduction Vincent Joël
Collection Ouvre-Boîtes
82 pages
Parution en Novembre 2018
15 euros
ISBN 978-2-919483-57-0
ISNN 2118-0458