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Auteurs Olivier Bentajou

Johannes Kühn



Biographie

Johannes Kühn est né en 1934 à Bergweiler (Sarre) dans une famille de mineurs. Son œuvre poétique est abondante, tardivement reconnue. Il a reçu de nombreuses distinctions, parmi lesquelles le prix H.Lenz (2000) le prix Hölderlin (2004).

La poésie de Johannes Kühn n'est ni abstraite, ni hermétique. Tout artifice, toute affectation lui sont étrangères: elle est simple. On pourrait lui appliquer la formule de Mireille Gansel, traductrice et poétesse: "savoir remettre ses pas dans ceux qui mènent à la source des choses simples". Johannes Kühn vit loin des milieux littéraires, dans son village de Hasborn aux environs duquel il fait de longues promenades. Issu d'un milieu modeste, il a travaillé dix ans dans une entreprise de travaux publics. Il connait le monde des ouvriers pour en avoir partagé la vie et les souffrances, au village, au café. Lisant et écrivant des poèmes, il n'en fallait pas plus pour se trouver en porte-à-faux, coupé de ceux qu'il a continués à côtoyer mais qui, pris dans leur routine de vie et de pensée, l'ont peu à peu rejeté. En marge, moqué, il en viendra alors à douter de lui-même et cette situation précaire le fera sombrer dans un long mutisme. Comment vivre avec le sentiment d'arriver trop tard, dans un monde trop sourd, soumis à la compétition, à la vitesse et au pouvoir, quand on n'a à opposer à sa dureté que sa sensibilité à l'air, au vent, à la lumière? A quoi bon même écrire? Des amis très proches, Imrgard et Benno Rech, l'écrivain Ludwig Harig, l'aideront à surmonter cette expérience douloureuse. Il reprendra confiance dans la vertu libératrice et apaisante des mots. Ouvert à tous les aléas, armé d'une bonne dose d'autodérision, Johannes Kühn laisse affluer en lui aussi bien les choses les plus banales, l'émerveillement devant un arbre, un rocher, une prairie que les brutalités de l'histoire. De ces impressions les plus diverses, le poète ne veut rien perdre de ce qui constitue son univers et l'aide à vivre. Une douleur sourde, scandée comme un ostinato, une basse mélancolique et amère, parcourt les poèmes qui évoquent l'âge et la mort. D'autres s'illuminent d'instants de bonheur; célébrer ces moments de grâce, c'est cerner l'âme des choses, autant d'occasions pour lui de faire parler l'enfant qu'il a su rester, d'entrer en empathie avec les êtres et la nature. La traduction de ces poèmes, souvent laconiques, légers, parfois proches de la fable, doit se faire attentive à l'inflexion première, discrète, pour ne rien perdre de leur fraîcheur.

Imrgard et Benno Rech, Editeurs Juin 2014

A l’aune de l’herbe

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